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REVUE DE VOYAGES.

« Arrivé à Montevideo où j’espérais trouver un navire partant pour l’Inde, des circonstances me firent renoncer à ce projet. Je pris passage sur un navire destiné pour Rio-Janeiro, où je débarquai au commencement de 1827. » Vol. I, pag. 2.

Je passe encore sur l’étrange idée d’un homme qui, voulant s’embarquer pour l’Inde, s’en va chercher un bâtiment à Montevideo, tandis que nos ports et ceux de l’Angleterre en offrent sans cesse pour cette destination. Les circonstances du séjour de M. Douville à Montevideo sont également connues. Quant à son départ pour Rio-Janeiro, et le séjour qu’il y fait jusqu’au 15 octobre 1827, jour de son embarquement pour Benguela (vol. I, pag. 5), je suis en mesure de prouver qu’il a passé tout le temps en question à Buenos-Ayres. J’ai sous les yeux des journaux de cette ville contenant des annonces commerciales de Douville et Laboissière, depuis le mois de mars jusqu’au milieu de juin. Que si M. Douville prétend qu’il n’y a pas identité entre lui et l’associé de Mme Laboissière, j’ai déjà offert de la prouver par des témoins. Je le prierai ensuite d’expliquer par quelle singulière rencontre il se fait que ce nom de Laboissière se trouve mentionné dans l’épitaphe qu’il inscrit sur le tombeau de son épouse, morte, dit-il, le 10 juillet 1828, à Megna Candouri, et qui est ainsi conçue : Douville à son épouse, née Anne-Athalie Pilaut-Laboissière. Vol. II, pag. 44.

Il est clair également que M. Douville ne pouvait pas être au Congo en mars 1828, puisque je l’ai vu à cette époque à Rio-Janeiro, fait que j’affirme une seconde fois. Ainsi que je l’ai dit, il y tenait un magasin, et l’on peut voir dans les journaux brésiliens du temps des annonces commerciales de lui. Je n’ai pu me procurer de ces journaux à Paris, vu leur extrême rareté et leur date ancienne, mais je me souviens parfaitement de ce fait, et je prie les personnes qui auraient de ces papiers à leur disposition, de vouloir bien le vérifier. Je leur recommande surtout le Diario Fluminense.

Criblé de fausses dates comme il l’est, que devient l’ouvrage tout entier, et n’est-il pas permis de penser qu’il a été inventé à plaisir et maladroitement d’un bout à l’autre ? Dans ce cas, une seule difficulté subsisterait. Si M. Douville n’a pas été au Congo,