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pose maintenant un autre contrat. Tu viens de rompre le seul lien de bonheur qui m’attachait à la vie. Veux-tu me rendre ce corps et cette tête morte que tu ne m’envieras plus dans cet état ? je te donnerai en échange ce palais dont je t’ai déjà payé le prix, car ce palais ne peut être à moi tant que tu y posséderas un clou. Celui qui possède un clou dans un palais, possède autant dans ce palais que celui à qui appartient le palais tout entier. C’est pourquoi je ne t’aurais pas cédé même un cheveu de ma femme. Elle sera moins morte pour moi maintenant enfermée dans le tombeau, que vivante entre tes bras. C’est par amour pour elle que je l’ai tuée. À moi le corps, à toi le palais !


Alphonse Royer.