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vivement ma sensibilité. Je le réclame avec confiance dans ce moment-ci, où, malgré l’acceptation que j’ai faite de la nouvelle constitution, les factieux montrent ouvertement le projet de détruire le reste de la monarchie. Je viens de m’adresser à l’empereur, à l’impératrice de Russie, aux rois d’Espagne et de Suède, et je leur présente l’idée d’un congrès des principales puissances de l’Europe, appuyées d’une force armée, comme la meilleure mesure pour arrêter ici les factieux, donner le moyen d’établir un ordre de choses plus desirable et empêcher que le mal qui nous travaille puisse gagner les autres états de l’Europe. J’espère que votre majesté approuvera mes idées, et qu’elle me gardera le secret le plus absolu sur la démarche que je fais auprès d’elle ; elle sentira aisément que les circonstances où je me trouve m’obligent à la plus grande circonspection ; c’est ce qui fait qu’il n’y a que le baron de Breteuil qui soit instruit de mon secret, et votre majesté peut lui faire passer ce qu’elle voudra.

« Je saisis cette occasion de remercier votre majesté des bontés qu’elle a pour le sieur Heymann, et je goûte une véritable satisfaction de donner à votre majesté les assurances d’estime et d’affection avec lesquelles je suis,

« Monsieur mon frère,
de Votre Majesté
le bon frère,


« Signé: Louis.[1]»

  1. Mémoires tirés des papiers d’un homme d’état, 1828, tom. i, pag. 104. Ces mémoires éclaircissent les causes qui ont déterminé la politique des cabinets dans les guerres de la révolution.