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ITALIE. — TOSCANE. — MODÈNE. — PARME.

l’Italie au dix-huitième siècle. Cet ouvrage, fort utile, sert de continuation à Tiraboschi. Enfin nous citerons l’Essai sur la poésie provençale, par MM. Galvani, et le Musée lapidaire, par M. Malmusi.

Les sciences morales et politiques sont peu cultivées à Modène : ce n’est pas la faute des hommes, mais des institutions. On en a la preuve dans le professeur Rossi, né à Massa, et retiré maintenant à Genève, qui s’est fait, comme historien et comme publiciste, une réputation européenne. Son Traité du droit pénal a fixé l’attention de tous les publicistes, et les cours d’histoire qu’il donne chaque hiver à Genève attirent dans cette ville un grand nombre d’étrangers.

Ce tableau littéraire des duchés de Parme et de Modène montre mieux que tout ce que nous avons dit sur le Piémont, la Lombardie et la Toscane, la vérité de notre première assertion, que les talens ne sont pas plus rares en Italie que dans toute autre contrée de l’Europe ; car si deux petits pays qui, réunis, comptent à peine huit cent mille habitans, et où tous les élémens s’opposent au développement des lumières, si ces deux états ont pu produire, dans des circonstances si défavorables, des hommes tels que Amici, Giordani, Melloni, Nobili, Rasori, Romagnosi et Rossi, il faut qu’il y ait dans la terre italienne un germe de force et de génie qui brise toutes les entraves. Ce développement presque clandestin et illégal des talens devrait démontrer qu’il est impossible d’étouffer le génie en Italie, et qu’en l’essayant, on ne recueillera que la honte d’avoir tenté vainement une folle et atroce entreprise.


g. libri.