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gnement l’héritage de leurs devanciers. Nous espérons que ce dernier, qui a déjà publié des pièces inédites fort intéressantes, fera paraître les lettres originales de Castelli, de Borelli, de Cavalieri et d’autres hommes célèbres du dix-septième siècle, qui se conservent dans la bibliothèque publique de Parme.

L’histoire des campagnes des Italiens en Espagne, par le major Vacani, a mérité les éloges de tous les militaires. Cet ouvrage, qui est fort intéressant sous le rapport stratégique, est d’une bien plus haute importance pour la gloire de la nation italienne. Il démontre que les Italiens, lorsqu’ils sont organisés, lorsqu’ils n’ont pas été livrés pieds et poings liés à un ennemi dix fois plus nombreux, lorsqu’ils n’ont pas été trahis par la politique étrangère, savent soutenir l’honneur de leur antique vaillance. Au reste, il serait temps que les étrangers, qui, de nos jours, nous ont emprunté Masséna, Bonaparte et Romarino, voulussent mettre fin aux plaisanteries de mauvais goût qu’ils se permettent encore sur le courage italien.

Les sciences physiques étaient cultivées à Parme avec le plus grand succès par le professeur Melloni, que les derniers événemens politiques ont forcé de quitter l’Italie. Melloni se fit connaître d’abord par un travail important sur la dilatation des vapeurs. Il s’associa ensuite avec M. Nobili dans la construction du thermo-multiplicateur. MM. Oerstedt et Fourier avaient cru pouvoir établir, dans leurs recherches sur le thermo-électricisme, qu’en prolongeant le circuit que devait parcourir le courant électrique, on affaiblissait toujours l’action totale. M. Nobili, en répétant leurs expériences, trouva, au contraire, qu’en multipliant le nombre des élémens, on pouvait augmenter indéfiniment l’effet produit. Il construisit sur ce principe un instrument très délicat qui faisait connaître les changemens de température par les déviations de l’aiguille aimantée. Cet appareil, dont l’effet était instantané, avait un grand avantage sur les thermomètres connus jusqu’alors, qui, employant toujours un temps plus ou moins considérable à faire connaître les changemens de la température, n’étaient d’aucune utilité lorsqu’il s’agissait de phénomènes instantanés, comme, par exemple, le froid qui se forme