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ITALIE. — TOSCANE. — MODÈNE. — PARME.

dans ce cas, le mystifié, c’est le public. Cependant le directeur a trouvé d’utiles collaborateurs dans le talent de MM. Gazzeri, Montani, Forti, etc. Florence doit à M. Vieusseux un établissement littéraire très utile, où il réunit les journaux étrangers et les livres modernes les plus importans. Il est aussi l’éditeur d’un journal agraire, qui sert à la propagation des connaissances utiles dans les campagnes. Il serait bien à désirer que de semblables entreprises fussent plus efficacement encouragées.

La Toscane, qui compte à peine douze cent mille habitans, possède deux universités complètes, celle de Pise et celle de Sienne, et une demi-université à Florence. Ces moyens multipliés qui servent à répandre l’instruction, empêchent cependant que, dans un état qui jouit de ressources bornées, ces établissemens acquièrent tout leur développement. Il est impossible de trouver en Toscane autant d’hommes distingués qu’il en faudrait pour remplir dignement les nombreuses chaires des universités ; et d’ailleurs les places de professeur sont trop peu rétribuées pour qu’on puisse songer à appeler des savans étrangers. S’il y avait une seule université à Florence, elle suffirait toujours aux besoins de la Toscane, elle se recruterait parmi les hommes les plus distingués du pays, et profiterait des musées, des bibliothèques et des autres moyens d’instruction que possède la capitale. L’exemple de Paris, et ceux plus récens de Berlin et de Londres ont détruit le préjugé vulgaire sur les obstacles qu’offrent les grandes villes aux établissemens des universités.

Dans les dernières années, la mort a enlevé à la Toscane des professeurs du plus grand mérite. La mort de Vaccà a privé l’université de Pise du plus illustre chirurgien de l’Italie. Sienne a perdu Mascagni (qui s’était rendu célèbre par ses mémorables découvertes sur les vaisseaux lymphatiques), et Valeri, publiciste distingué. À ces pertes cruelles il faut ajouter celle de Radeli, naturaliste, qui a exploré, avec un rare talent et une prodigieuse activité, les contrées les plus éloignées des deux continens. Espérons que la jeunesse toscane rivalisera de zèle pour remplir les vides que nous venons de signaler, et se ren-