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VOYAGE EN ANGLETERRE.


PUNCH.

Allons donc, je n’ai pas besoin de vous, je puis faire mes affaires tout seul, et je vous remercie beaucoup, mais je n’ai pas besoin de constable.

LE CONSTABLE.

Oui, mais il se fait, par hasard, que le constable a besoin de vous.

PUNCH.

Que diable aussi, et pourquoi ? si vous voulez bien me permettre.

LE CONSTABLE.

Simplement pour vous pendre. — N’avez-vous pas tué M. Scaramouche, votre femme, votre enfant et le docteur ?

PUNCH.

Et que diable, cela vous regarde-t-il ? Si vous restez encore un peu ici, j’en ferai autant de vous.

LE CONSTABLE.

Ne faites pas de mauvaises plaisanteries, vous avez commis un meurtre, et voici l’ordre de vous arrêter.

PUNCH.

Et j’ai aussi un ordre pour vous que je vais vous notifier tout de suite.


Punch saisit alors la cloche qu’il tenait derrière lui, et en frappe si fort le constable sur l’occiput, qu’il tombe sans vie comme les autres, et Punch se réjouit par vingt cabrioles.

Le valet de justice, qui est envoyé après le constable, a le même sort que lui. Enfin, vient le bourreau en personne. Pour la première fois, Punch est un peu interdit de cette rencontre, il fait l’humble, le petit, il flatte master Ketsch de toutes ses forces ; il le nomme son vieil ami, et s’informe très au long de la santé de sa chère épouse, mistress Ketsch.

Mais le bourreau lui fait promptement comprendre que toutes ces amitiés doivent avoir une fin, et lui représente toute sa dépravation, lui qui a tué sa femme et son enfant !