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ral plus à l’ordre du jour en Angleterre qu’en aucun pays du monde, et on les exige avec une effronterie rare, même à l’église.

J’ai visité aujourd’hui quelques bazars, qui, depuis plus leurs années, sont devenus très communs, et qui offrent beaucoup de commodités aux acheteurs ; le bazar que l’on nomme Horse Bazar est bâti sur la plus grande échelle, et rassemble tous les jours une foule immense. Il se compose de plusieurs longs bâtimens, où sous des galeries et des salles sans fin, on trouve d’abord des centaines de voitures et de véhicules de toute espèce, vieux et nouveaux, mais tout fraîchement peints. Dans d’autres salles sont exposés des porcelaines, des objets de toilette, des cristaux, des miroirs, de la quincaillerie, des jouets, et jusqu’à des oiseaux des tropiques, et des collections de papillons. On arrive enfin au milieu de l’établissement, à un café en rotonde, dans une galerie vitrée. Là, tout en déjeunant au milieu d’une société fort mêlée, il est vrai, on voit passer une multitude de chevaux sur lesquels on renchérit, et qui sont placés dans de belles écuries voisines où ils sont fort bien soignés, et où chacun peut envoyer les siens pour la vente. Quand un cheval est garanti par l’auctionnaire (warranted sound), on peut l’acheter en sûreté, le propriétaire de l’établissement en répond. Sans doute, ce n’est pas là que l’on trouve les meilleurs chevaux, mais assurément les moins chers ; ces bazars, qui sont en grand nombre, sont fort dignes d’une petite promenade. En général, il est fort agréable de marcher sur les trottoirs de Londres, le long des riches boutiques qui ornent les rues, délassement fort varié surtout pour l’étranger.


Le 10 octobre.

Il y a quelques jours, je profitai d’un temps un peu clair pour visiter Chiswick, une villa du duc de Dewonshire, qui passe pour le plus élégant établissement de ce genre, qui soit en Angleterre, et que je n’avais vu que fort superficiellement, il y a quelques années, à une fête que donna le duc. Cette fois, je ne pus visiter les tableaux, parce qu’un hôte habitait la maison. Je