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examiné le tout, et qu’ils se furent bien assurés avec les mains des beautés qu’ils avaient vues, Buondelmonte éteignit la lumière, et conduisit Acciaioli dehors en lui promettant de nouveau qu’il aurait cette femme à sa disposition avant la nuit ; et tout en marchant, Acciaioli répétait : Je n’ai jamais vu une créature plus belle que celle-là, ni un dessous de jupon plus blanc et plus uni. Comment, et où as-tu trouvé cela ? — Ne te mets pas en peine de cela, répondit Buondelmonte, c’est mon affaire. Cependant ils arrivèrent à la Loge, sur la place du grand Duc. Là ils se mêlèrent aux groupes d’hommes qui parlaient des affaires publiques. Dès que Buondelmonte vit son compagnon bien engagé dans la conversation, il courut chez lui, entra dans la chambre, tira les vêtemens de la dame hors de la cassette, la fit rhabiller, puis fit signe à la servante de venir chercher sa maîtresse pour l’accompagner chez elle. Cela fait, il prit la précaution de la faire sortir par une porte dérobée donnant sur la petite ruelle, afin que la dame eût l’air de revenir de l’église. Ce fut ainsi qu’elle retourna chez elle, ce qui n’était point du tout ce qu’elle avait attendu. Ce fut ainsi que Buondelmonte tira vengeance du tour que lui avait joué Nicolossa.


D.