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qui l’on doit des observations très curieuses sur les changemens atmosphériques de Venise.

Le cardinal Zurla, Vénitien, a fait des recherches savantes sur la mappemonde de Fra Mauro, sur les voyages de Marco Polo et de Cadamosto et sur d’autres points de géographie vénitienne. M. Gamba, savant bibliographe, a rendu de grands services aux lettres par ses recherches sur les classiques italiens et sa collection d’ouvrages d’instruction et d’agrément, collection qui renferme un grand nombre d’écrits inédits ou peu connus. M. Tiepolo a publié des Discours sur l’histoire vénitienne qui forment un supplément indispensable à l’Histoire de Venise par Daru, et M. Cicogna publie un recueil d’Inscriptions vénitiennes où l’on trouve des détails biographiques fort intéressans. Enfin il existe dans une petite île, près de Venise, un couvent de religieux arméniens, avec une imprimerie orientale d’où sont sortis récemment des fragmens d’Eusèbe et de Philon en arménien, publiés par le père Aucher, et un tableau de la littérature arménienne du père Sukias Somal, ouvrage très important. Dernièrement encore le père Ciakciak (auteur d’une grammaire arménienne) a fait paraître une seconde édition de son Dictionnaire arménien-italien qui a mérité les éloges de tous les orientalistes.

Ce tableau de l’état littéraire de la Lombardie n’est pas aussi complet que nous l’aurions voulu ; il y a des travaux d’un intérêt purement local que nous avons dû omettre ici ; il y en a probablement d’autres plus importans dont nous n’avons pas eu connaissance à cause de la difficulté et de la lenteur des communications. Cependant il suffit pour prouver que, malgré les circonstances défavorables où elle est placée, la Lombardie renferme un grand nombre d’hommes distingués dans les sciences et les lettres. Ce serait ici, peut-être, l’occasion de montrer quels sont les obstacles qui s’opposent dans ce pays à un plus grand développement de lumières, et d’indiquer les moyens que le gouvernement devrait employer pour les surmonter : mais c’est une tâche dont nous ne nous chargerons pas. Si nous avons consenti à donner quelques avis à l’aristocratie piémontaise, c’est