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ITALIE. — ROYAUME LOMBARDO VÉNITIEN.

arrivé récemment relativement à la nature et aux usages des différens nerfs. Le professeur de mathématiques Bordoni a publié des recherches importantes sur l’équilibre des voûtes, sur les ombres, et sur d’autres sujets de même nature. Les ouvrages de Borgnis, professeur de mécanique, sont connus et appréciés de tous les ingénieurs de l’Europe. Le professeur Panizza a publié un volume de recherches physiologiques qui lui ont valu l’année dernière un prix de l’Institut de France : cette académie a accordé en même temps une autre médaille à M. Rusconi pour ses belles observations sur les salamandres et les grenouilles. La mort récente de Mangili est une perte pour les sciences naturelles : c’est à lui qu’on doit l’explication d’un fait singulier sur lequel Spallanzani avait le premier fixé l’attention. Il montra que la faculté dont jouissent les chauve-souris de se guider dans leur vol, même après avoir été privées de la vue, s’explique très bien par la délicatesse de leur ouïe, et n’exige nullement qu’on admette chez ces animaux l’existence d’un sixième sens. On doit beaucoup regretter que le Journal de Pavie, qui paraissait sous la direction de deux savans distingués, Configliacchi et Brugnatelli, ait cessé faute d’abonnés.

L’université de Padoue compte le professeur Santini, auteur d’un excellent Traité d’astronomie, et d’un ouvrage fort important sur les instrumens d’optique. On doit aussi à cet astronome des recherches savantes sur les perturbations de Vesta. Le professeur Melandri-Contessi, de la même ville, a publié un cours de chimie fort estimé, et des mémoires intéressans sur divers points de physique. C’est à Padoue que se publient les Annales des sciences du royaume lombardo-vénitien ; sous la direction de M. Fusinieri, physicien très connu par ses belles expériences sur le transport de la matière pondérable par l’électricité. Enfin Padoue renferme un homme d’un mérite fort rare en Italie, M. Barbieri, prédicateur distingué, qui est peu aimé de ces gens qui voudraient qu’on ne fît entendre de la chaire que des paroles d’intolérance et de persécution.

Véronne doit au naturaliste Pollini une excellente Flore Véronnaise, des expériences intéressantes sur la végétation