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ITALIE. — ROYAUME LOMBARDO VÉNITIEN.

sacré sa fortune et son talent à la publication d’un grand ouvrage également important sous le rapport de l’histoire et des arts : Les familles célèbres italiennes ne sont pas un simple recueil de généalogies, comme le titre semblerait l’indiquer ; c’est un ouvrage qui renferme d’excellentes biographies des hommes les plus distingués qu’offre l’histoire italienne, où d’habiles artistes ont reproduit un grand nombre de monumens remarquables ; c’est, à notre avis, une des belles productions de la littérature moderne. On doit à M. Ferrario des recherches importantes sur les romans de chevalerie, dont M. Raynouard a rendu un compte détaillé dans le Journal des savans. Le même auteur, en compagnie de M. Landriani, vient de faire paraître un excellent essai sur l’Histoire des théâtres. M. Defendente Sacchi a publié une savante histoire de la philosophie grecque, et dirige, avec un zèle admirable, la grande collection des métaphysiciens qui s’imprime à Milan ; il a fait, conjointement avec un de ses parens (M. Joseph Sacchi), des recherches très intéressantes sur l’architecture des Longobards. Le comte Castiglioni a décrit avec une grande érudition les médailles cufiques du musée de Milan, et a publié divers mémoires sur des questions importantes de littérature orientale. Il vient de faire paraître récemment un fragment d’Ulphilas, que M. Mai avait trouvé autrefois dans les palimpsestes de la bibliothèque Ambroisienne. M. Cattaneo, qui a contribué avec tant de zèle à la formation du beau musée numismatique de Milan, a publié des recherches savantes sur des monumens hongrois et sur quelques autres monumens du moyen âge. Enfin on doit à M. Bossi, homme d’un savoir immense, une Histoire d’Italie, et des recherches sur presque toutes les branches des connaissances humaines.

Milan a possédé pendant quelques années un philologue distingué, M. Mai, auquel on doit des découvertes de la plus haute importance. Dans les siècles barbares, le parchemin étant fort rare, des moines ignorans grattaient les anciens manuscrits, et transformaient en livres de liturgie et en sermonaires les écrits des auteurs grecs et latins. M. Mai, qui jusqu’en 1812 avait vécu presque ignoré dans une province du Vénitien, ayant