Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 6.djvu/590

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.

31 mai 1832

En terminant notre dernière chronique, nous signalions les chances de guerre dont l’échec du ministère whig et l’ajournement du bill de réforme en Angleterre nous semblaient menacer l’Europe. Cependant à peine l’horizon a-t-il été sombre quelques jours. — C’est qu’en ces mois de printemps les nuages sont légers et ne font que passer, et le dernier orage politique n’était qu’un de ces nuages. Ainsi la brusque et courte réapparition de lord Wellington a vraiment plutôt fait rire que trembler. C’était, il faut en convenir, chose plaisante de voir le pauvre grand homme s’efforçant de remonter au pouvoir. Le roi Guillaume lui tendait la main d’en haut, la chambre des lords l’encourageait et le poussait d’en bas ; mais de plus bas encore, le peuple sifflait et secouait outrageusement l’échelle. Le noble pair ne s’y pouvait tenir en conscience ; aussi a-t-il pris le bon parti, descendant bien vite tandis qu’il en était temps encore. — Le peuple demeurait néanmoins toujours là, grondant au pied du trône. Il fallut donc que bon gré mal gré, le vieux roi cédât et rappelât lord Grey près de lui. C’est ainsi qu’en quelques