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ACADÉMIE DES SCIENCES.

autour de chaque germe. Si l’on suppose deux germes, situés parallèlement et de manière à ce que la tête soit, pour tous les deux, tournée du même côté, la même symétrie existera pour les courans électriques ; or, les courans parallèles et dirigés dans le même sens s’attirant mutuellement, ainsi que nous l’ont appris les découvertes récentes, les deux germes, qui sont le siége de semblables courans, tendront à se porter l’un vers l’autre, en conservant leur parallélisme. Toutefois, comme, dans ce déplacement, la résistance dépendant du frottement pourra être plus grande vers une extrémité de l’axe que vers l’autre, la direction de celui-ci en sera altérée, et, au lieu d’une fusion des germes dans toute leur longueur, il se produira une réunion angulaire. C’est communément par les extrémités inférieures que se fait la jonction : celle des parties supérieures est beaucoup plus rare. Quant à la réunion qui s’opérerait entre les parties supérieures d’un fœtus et les parties inférieures, on n’en a pas d’exemple, et on n’en saurait avoir en effet, si la théorie de MM. Coste et Delpech est vraie, puisqu’en supposant les axes nerveux dirigés en sens opposés, leurs courans électriques seraient en sens contraire, et dès-lors, s’il s’exerçait entre eux une action, ce serait pour éloigner et non pour rapprocher les germes.

M. Schumacher, astronome à Altona, adresse à l’Académie le programme d’un prix que le roi de Danemark vient de fonder en faveur de toute personne qui, la première, découvrira une comète télescopique. L’observation devra être transmise sur-le champ à M. Schumacher avec l’indication de l’heure précise à laquelle elle a été faite : on tiendra compte de la différence des méridiens des observateurs, pour décider de la priorité de leur découverte.

Séance du 9 janvier. M. Poisson dépose sur le bureau un travail inédit de La Grange, sur la force de la poudre à canon. On suppose que les recherches qui en font l’objet furent entreprises sur la demande du gouvernement, en 1793. Ce manuscrit sera joint à ceux du même auteur, que possède déjà la bibliothèque de l’Institut.

M. Cagniard-Latour donne la description d’une nouvelle machine de son invention, à laquelle il applique le nom de volcan hydraulique. Cette machine se compose d’un faisceau de tubes qui ont un assez petit diamètre, pour que les liquides et les gaz qu’on y introduit simultanément, y puissent rester mélangés. Si l’on place verticalement ce faisceau dans un réservoir d’eau, et qu’on fasse arriver à sa partie inférieure un courant d’air suffisamment abondant, on aura dans chaque tube une colonne intermittente d’air et d’eau, dont le poids sera nécessairement inférieur à celui de la même colonne, supposée entièrement liquide, et pourra être moindre que celui d’une colonne seulement égale en hauteur à la partie immergée. Dans ce dernier cas, il s’opérera évidemment un mouvement ascensionnel dans l’intérieur de chaque tube, dont l’extrémité supérieure donnera alternativement issue à des gouttes d’eau et à des bulles d’air.

M. Geoffroy, qui, à l’occasion du mémoire de M. Cuvier sur le sternum des oiseaux, avait fait observer que s’il évitait d’entrer sur ce sujet dans une discussion verbale, son silence ne devait point être considéré comme une marque d’adhésion, dépose sur le bureau, pour prendre date, un mémoire intitulé : Réflexions