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DE
LA LITTÉRATURE MARITIME.
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Ce n’est point l’histoire de la mer que je prétends écrire. Je veux simplement indiquer ce que la littérature française peut emprunter de jeunesse, d’éclat, de majesté, de formes inconnues, à l’existence révélée de cette civilisation toujours progressive des hommes de mer, de cette civilisation qui, comme toutes les autres, a eu sa tanière, puis ses palais ; qui a commencé par le tronc d’arbre lancé d’une rive à l’autre, et qui est arrivée aujourd’hui à ce point, de parcourir en quelques jours, avec quelques sacs de charbons, huit hommes et deux roues, un diamètre de la terre.

Sans trop chercher pourquoi toutes les découvertes dans les arts, tous les progrès dans les mœurs, ont créé avec eux, ou à côté d’eux, une littérature fraternelle ; sans citer les temps d’Auguste, qu’on ne saurait concevoir à part de Virgile, les guerres civiles de César et de Pompée, à part de Lucain qui est à Virgile ce que l’acier est à l’or, le casque à la couronne ; on pourrait se demander par quelle étrange solution, l’histoire naturelle ayant eu, chez nous, son poète didactique comme elle, Delille ; la philosophie son moniteur intrépide, Voltaire ; les