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la gloire, orné de tiroirs à étiquettes et à compartimens ! Cela se décidera à l’unanimité comme pour un académicien. On sera grand homme à vingt boules blanches, faute d’un point on sera citoyen vulgaire. D’abord on devait transporter au Panthéon les dépouilles du mort ; mais on a réfléchi qu’après plusieurs années d’inhumation, l’exhumation serait difficile, surtout dans les années de choléra-morbus. D’abord on ne devait être panthéonisé qu’au bout de dix ans ; mais comme la nation veut jouir tout de suite de sa gloire, on a décidé que le panthéon serait valable après cinq ans de trépas. On dit que cette nouvelle résolution de la chambre a causé une grande joie à M. Viennet. En effet c’est cinq ans de gagnés à M. Viennet pour son immortalité. Aux grands hommes la patrie reconnaissante !

On sourit de pitié à ces inutiles efforts d’une époque sceptique et insouciante pour toutes choses, pour la gloire plus que pour tout le reste. Quelle rage subite d’immortalité ! Et cette immortalité qui va se nicher dans un temple désert, aboli, vide en tout temps, bouleversé dans tous les sens par le fanatisme politique et par le fanatisme religieux, deux monstres également hideux ; un temple où s’étala Marat !

Voulez-vous à présent une bien petite révolution ? Il y a un quarante de moins à l’institut.

On parle pour le représenter de M. Dupin ou de M. Guizot, autre bien petite révolution !

Revue des Deux Mondes.

M. l’abbé Gerbet vient de commencer des conférences servant d’introduction à la philosophie de l’histoire.

Chaque conférence recueillie par quelques-uns de ses auditeurs est immédiatement livrée à l’impression, après avoir été revue par l’auteur.

La souscription à ces conférences envoyées franc de port par la poste, est de 10 francs, et 12 francs pour l’étranger. Chaque conférence prise à part se vend 1 franc au bureau de l’Agence générale pour la défense de la liberté religieuse, rue Saint Germain-des-Prés, n. 10 bis-

— Le libraire Fournier, rue de Seine, no 29, va publier sous peu de jours deux nouveaux romans : Raoul ou l’Énéide, par l’auteur du Novice, et le Coin du feu hollandais, par Paulding, un des bons romanciers de l’Amérique du Nord.

Le même éditeur annonce un nouveau recueil de poésies, les Morts byzarres, par M. E. Legouvé.