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VOYAGE DE DÉCOUVERTES.

cette part lui est exactement apportée, et qu’il la reçoit ; il l’abandonne ensuite au peuple.

Je borne à ces grands traits l’esquisse générale que j’ai voulu tracer des pays et des peuples qu’a visités Douville : ce sont les récits mêmes du voyageur qu’il faut interroger sur les détails de mœurs ou de topographie, d’histoire naturelle ou de statistique.

Nous citerons la partie de son voyage dans le Bihé et Cunhinga, qu’il a bien voulu nous communiquer. Les états indépendans du souverain de Bihé sont situés sur un plateau élevé au centre de l’Afrique, à plus de cent lieues de la côte occidentale, entre les 9 et 14e degrés de latitude sud, et les 16 et 20 degrés à l’est du méridien de Paris.


A…

LE BIHÉ

Le 27 août, après trois jours de fatigues employés à traverser une forêt touffue où il n’y avait pas de chemin frayé, j’arrivai sur les bords du Catumbela, dont je suivis le cours, afin d’éviter un petit désert. Le sable y est brûlant et mobile. Un vent assez fort agitait sa surface quand je le découvris. Je passai un jour à le parcourir. Je n’y aperçus d’autres végétaux que quelques arbustes épineux, dont les feuilles étaient desséchées et noires. Dans quelques endroits bas, on rencontre de l’eau à quatorze ou quinze pouces de profondeur. Quand j’en puisais dans un verre, elle faisait effervescence pendant plus d’une minute, et avait le goût d’une dissolution de chaux. Je crois que c’est celle du Catumbela qui s’infiltre à travers le sable, car partout où j’en ai vu, j’ai reconnu que le sol était plus bas que le niveau des eaux du fleuve.

En longeant le Catumbela, nous rencontrâmes, le deuxième jour, des femmes qui venaient puiser de l’eau. Elles étaient d’un