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« Nous avions bon vent en suivant la côte, et nous vîmes souvent les Cordillières couvertes de leurs neiges éternelles ; c’est un objet qui ne manque jamais d’attirer l’attention même des naturels. Ils ont sans cesse les yeux fixés dessus. Les pics les plus éloignés et les plus élevés ne se voyaient qu’un instant après le lever du soleil, ou à son coucher ; souvent nous pûmes remarquer le profil de quelque pic lointain sur le disque du soleil à mesure qu’il s’élevait, mais soudain la montagne s’évanouissait dans les airs, et devenait invisible par sa grande distance. Nous observâmes ce même phénomène au lever de la lune, il était plus magnifique encore en ce qu’aucune autre montagne ne se voyait dans ce moment, excepté le pic placé entre nous et cette planète. »

À la fin de 1829, l’auteur de ce voyage demanda un congé pour revenir en Europe, et après quatre mois de mer et avoir doublé le cap Horn, il arriva à Portsmouth au printemps de 1830. Nous regrettons de ne pouvoir donner quelques détails personnels sur cet officier, non-seulement parce qu’il a combattu avec constance pour une cause sacrée, mais parce que son ouvrage, qu’il n’a pas voulu signer, est celui d’un observateur impartial et éclairé. C’est un des livres les plus intéressans qui aient été publiés récemment sur l’Amérique du Sud.


E. N.