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Head visitèrent le Paraguay et le Chili ; Chap, Droz et Velasquez se rendirent dans la Californie pour y observer le passage de Vénus. Pages voyagea utilement de la Louisiane à Acapulco. Les pères Dutertre et Labat s’occupèrent des Antilles françaises. Bartram, Mellish, Hall, Carver, Châteaubriand, Volney, Michaud, La Rochefoucauld, Well, Mactaggart, Flint, Sidon, et particulièrement M. Warden, l’historien exact du Nouveau-Monde, décrivirent les États-Unis et le Canada, dont Rittenhouse, Ellicott, Desbarres, Gauld, Ward, Romans, Taber, Ramage, Manderson, Demaine et Blunt, perfectionnèrent les cartes d’une manière remarquable. Les pères Sobreviela et Narciso y Barcelo publièrent l’état des missions du Pérou ; Maldonado dressa l’excellente carte du royaume de Quito, et Costanzo celle de la Sonora. Mac-Kinnen donna de curieux détails sur les Antilles anglaises et ces îles Lucayes, qui, vues les premières par Colomb, demandent encore une exploration nautique. La Côte-Ferme fut dépeinte par de Pons ; Espinosa et Bacoza tracèrent une ligne de positions astronomiques entre Valparaiso et Buenos-Ayres. Lister Maw descendit l’Amazone ; MM. de Humboldt, de Bonpland et Sonneschmidt firent connaître le Mexique, la Nouvelle-Grenade et le Pérou aux Espagnols eux-mêmes. Mawes, Von Spix, Von Martius, le prince de Wied Neuwied, Langsdorf, Koster et Saint-Hilaire, firent de l’intérieur du Brésil le but de leurs courses savantes. Cass et Schoolcraft parcoururent avec fruit la région des grands lacs du Canada jusqu’à celui du Cèdre rouge ou de Cassina. Aujourd’hui, les plus intéressantes excursions deviennent le résultat des relations suivies qui s’établissent entre le bassin du Missouri, le Mexique et le territoire d’Oregon. L’analyse en formerait un ouvrage, il faut résister au désir de citer beaucoup d’itinéraires remarquables.

Aucun de ces voyages n’a été plus utile au progrès des lumières, et ne portera plus de fruits dans l’avenir, que celui de M. de Humboldt, qui, à ses propres richesses, sut réunir une grande masse de connaissances perdues pour le monde. Personne avant lui n’avait exigé que la hauteur des lieux parût sur