Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/308

Cette page a été validée par deux contributeurs.
294
REVUE DES DEUX MONDES.

au Portugal l’empire du Brésil, les jésuites parviennent à la Sierra de los Patos et au pays de Caro. Dix ans après, Teixeira et F. Christoval d’Acuna partent de la ville nouvelle de Para, et se rendent à Quito, ils remontent et descendent l’Amazone, examinent tous ses affluens, et apprennent des Indiens que les eaux de ce fleuve communiquent avec celles de l’Orénoque. De grands projets de communications intérieures sont formés, et les jésuites se fixent entre l’Amazone et le Napo. En 1657, on explore le cours du Rio Negro et du Tocantins ; la province de Goias est visitée.

Avant la fin du xviie siècle, les Portugais, séparés de l’Espagne et vainqueurs de la Hollande, connaissaient la capitainerie de Piauhi, la Sierra de Sabara, le cours du Rio Parnaiba, du Rio Doce et de l’Uraguay, et les sources du Tocantins. Ils avaient trouvé des mines d’or et de pierres fines, la province de Minas Geraes était conquise, et ils dominaient sur la rive gauche de la Plata par leur colonie du Saint-Sacrement.

Le siècle suivant compléta ces découvertes, et ne laissa au xixe que le soin d’y former des établissemens pour en recueillir les fruits. Les jésuites espagnols quittaient le Pérou et Santa-Cruz de la Sierra pour pénétrer vers l’intérieur ; les Portugais au contraire partaient de Minas Geraes et de Saint-Paul. En 1700, les villes de Mariana et de Villa Rica sont fondées, en 1716, on remonte pour la première fois le Pilcomago : un Pauliste trouve les mines de Cuyaba, et en 1734, un autre découvre celles de Matto Grosso et les Campos dos Parecis. En 1742, Manoel Félix de Lima, en suivant le cours du Sarare, du Guapore et du Madeira, descend du pays de los Moxos à l’embouchure de l’Amazone ; des communications s’établissent entre Matto Grosso, Gram, Para et Goias. Cinq ans après, Joam de Sousa et Azevedo descendent l’Arinos et le Tapayos. Pendant cet espace de temps, on avait remonté le Rio Negro, et construit un fort non loin du Cassiquiary. Bientôt Villa Real et Villa Bella furent fondées ainsi qu’un établissement sur le Rio Branco. Enfin, en 1791, le cours de l’Araguaya facilita les relations des capitaineries de Gram, de Para et de Goias ; les pères Sobreviela et Girval, en explorant les