Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/239

Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
NOTES.

sur la rade de Smyrne ne s’aperçût que quelque chose d’extraordinaire agitait l’intérieur du Conquérant. L’ordre ne cessa pas de régner un moment dans ce grand désordre ; l’équipage fut admirable de zèle, d’obéissance, d’adresse et de dévoûment, Aussi M. le vice-amiral de Rigny écrivit-il, le 5 novembre 1829, au ministre de la marine : « Je puis dire qu’il n’y a eu d’autre confusion que celle qui résultait de l’empressement de tous à se porter aux endroits les plus dangereux. Je dois ce témoignage au commandant, aux officiers et à tout l’équipage ; mais je citerai particulièrement le lieutenant de vaisseau Alix, second du vaisseau (et j’appelle sur lui la bienveillance de votre excellence), le maître canonnier Thomas, le maître charpentier Bouziac, et le second maître Daniel[1]. »


Affaler (s’). Se laisser glisser le long d’un mât ou d’un cordage. Tout le monde a vu des enfans quitter si rapidement les hauteurs d’un mât de cocagne ; c’est ainsi que les matelots s’affalent le long des mâts de perroquets et d’embarcations, et le long des principaux cordages. Ce mot est de la même famille qu’aval (en descendant), avalanche, c’est la vieille expression des mariniers : avaler, descendre.

Alizés. Les vents alizés sont des vents réguliers qui, entre les tropiques, soufflent presque toujours de l’est à l’ouest. On conçoit que la Julie étant, au moment de son malheur, à l’est, c’est-à-dire, au vent des Antilles, il y a peu de difficultés pour elle à gagner la Martinique. C’est une navigation vent arrière, ou vent en poupe, comme on dit dans le monde poétique, qui n’est pas marin.

Appareiller. Un bâtiment qui met à la voile pour quitter le mouillage appareille. Ce mot vient du latin apparare, apprêter, faire des préparatifs. L’appareillage comprend, en effet, les apprêts que font les gens du navire pour le sortir d’une rade ou d’un port, et le mener à la mer.

Arrimer. C’est le même mot qu’arranger. Il est employé pour désigner l’action de disposer toutes les parties de la charge d’un vaisseau dans son intérieur. Par extension, les marins disent de tout ce qu’ils arrangent qu’ils l’arriment. Si je voulais me donner un régal d’étymologiste, je ferais venir arrimer du latin, ad, dans, et rimam, trou, qui exprimeraient par leur réunion l’idée

  1. Ce dernier fut assassiné quelque temps après à Smyrne, dans une rencontre avec des Maltais qui lui fit beaucoup d’honneur. Sa mort est le sujet d’un des chapitres des Scènes maritimes.