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une milice mieux disciplinée dans les cités qu’à la campagne, pour les besoins de la police, surtout à New-York, où il y a toujours un grand nombre d’étrangers, et pour faire face à tous les accidens qui pourraient survenir du dehors. Dans ce dessein, on a formé des corps qui sont appelés à la parade, je crois, pendant la durée du temps mentionné par la Revue britannique, ou plutôt à cinq jours différens dans l’année ; cependant la plupart de ces jours ne sont que des demi-journées. Ces corps sont obligés de s’équiper eux-mêmes, et de plus sont soumis à un service beaucoup plus onéreux que celui du reste de leurs frères, quoique cependant leur service soit bien léger, comparé à celui de la garde nationale de France. Ils ne montent aucune garde, et ne font aucun service ordinaire quel qu’il soit. Hors des garnisons, des vaisseaux de guerre, des prisons, il n’y a pas dans tout l’état de New-York quelque chose qui ressemble à une sentinelle. Ces corps uniformes sont composés de volontaires ; aucun homme n’est obligé d’y entrer, et ceux qui y entrent, outre qu’ils satisfont leur orgueil militaire, ce qui est habituellement leur motif déterminant, après un service de quelques années, sont, comme cela arrive pour les autres exemptions, déchargés pour le reste de leur vie, excepté dans les cas d’invasion ou d’insurrection, de tout service dans la milice. Le milicien ordinaire ne va à la parade, à ma connaissance, que deux jours de l’année, et il n’est obligé de s’équiper de quoi que ce soit. Il est vrai qu’il doit paraître armé ; mais dans un pays comme l’Amérique, ce n’est pas une grande charge, et rien n’est plus commun que de voir un homme, trop pauvre pour conserver des armes, en emprunter à celui qui en a plus qu’il ne lui en faut. Les armes ne sont exigées que pour l’exercice, et le gouvernement fournit tout ce qui est nécessaire au service réel. Il y a des arsenaux appartenant à l’état et aux États-Unis, dans différentes parties du pays, et l’argent nécessaire pour les construire et les remplir figure dans nos deux budgets. L’état de New-York à lui seul possède un train de 320 pièces de canon, et 11 arsenaux. La Revue britannique se trompe lorsqu’elle dit que le milicien n’est pas payé par le gouvernement pendant son service actif. Non-