Page:Revue des Deux Mondes - 1832 - tome 5.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
ADMINISTRATION FINANCIÈRE DES ÉTATS-UNIS.

nos perceptions fiscales, et qui ne connaît, pour ainsi dire, qu’un seul genre de recettes, celui des douanes. On calculera qu’alors même que notre armée serait sur le petit pied de paix, notre budget serait encore de près d’un milliard. D’où il résulterait qu’en France la moyenne des charges publiques est de 31 fr. par individu, tandis qu’aux États-Unis elle n’est que de 13 fr. Mais c’est là une pure déception. On ne réfléchit pas que les vingt-quatre états qui composent l’Union américaine ne sont pas des provinces ou des départemens ; mais des états indépendans qui ont chacun leur budget à part comme ils ont leur constitution spéciale. Ainsi donc, pour connaître les dépenses publiques des États-Unis, il est nécessaire d’additionner les budgets spéciaux de chaque état avec le budget fédéral qui ne contient que les dépenses collectives de l’Union. Il faudrait aussi mettre en ligne de compte les dépenses des divers comtés qui ne figurent ni dans le budget fédéral ni dans celui des États. Ajoutons que sur aucune de nos routes il n’est perçu de péage, et que les dépenses, pour leur entretien, sont toutes comprises au budget de l’état. Aux États-Unis, au contraire, un grand nombre de routes sont des routes à barrières sur lesquelles on ne circule qu’en payant. Il faudrait donc aussi cumuler, s’il était connu, le produit de ces péages avec les autres dépenses publiques. Avant de parler des budgets spéciaux, décomposons quelques articles du budget fédéral, et nous verrons que les traitemens qu’il supporte, loin d’être réglés avec économie, sont presque toujours supérieurs à ceux des fonctions analogues en France.

« Les sociétés politiques qui, en Europe se sont récemment reconstituées sur de nouvelles bases, ont toutes jugé indispensable au maintien de leur repos de placer un roi au haut de leur hiérarchie sociale. Elles ont dû en même temps se résigner à supporter une assez forte dépense pour environner d’une splendeur nécessaire la famille investie de l’hérédité du pouvoir suprême. Le génie américain, qui a en quelque sorte l’espace pour exercer son ardeur, ne paraît pas jusqu’à ce jour avoir besoin de cette condition pour ne pas être turbulent et inquiet. Il