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ADMINISTRATION FINANCIÈRE DES ÉTATS-UNIS.

faire. Dans cette situation, deux avis se présentèrent naturellement. Ceux qui vivaient dans les états les plus populeux et fertiles en blés demandèrent protection pour leur industrie, au moyen de droits sur les importations, tandis que ceux qui vivaient dans les états qui possédaient déjà des monopoles, par la nature particulière de leurs produits, protestèrent contre cette mesure, en se fondant sur l’inopportunité et l’illégalité des monopoles en général. Une immense majorité de la nation se prononça en faveur des droits de protection, et le tarif s’est élevé, à différentes époques depuis la paix, dans ce dessein qu’on ne désavoue pas. On en voit le résultat dans le revenu. Cependant le moment approche où la dette sera payée, et probablement les recettes des douanes diminueront, par l’admission de plusieurs articles, tels que le thé, le café, les fruits secs, et même des objets fabriqués qui ne sortent pas de nos manufactures, à des conditions douces, ou même sans aucun droit absolument. Le pays s’occupe sérieusement de cette mesure, car il n’est pas dans la nature de ses institutions d’imposer long-temps des droits qui ne seraient pas suffisamment justifiés. Tant qu’il restait une dette à payer, le revenu devait être toléré ; mais, en réservant la sécurité des manufactures, il sera probablement réduit aussitôt que cette dette aura été payée.

Il y a une autre espèce particulière de revenu qui, bien que d’une médiocre importance en lui-même, équivaut cependant au neuvième de la dépense totale du gouvernement fédéral, la dette exceptée : je veux parler de la vente des terres de l’état. S’opposer à ces ventes serait retarder l’amélioration du pays, et il est très clair que, si elles se font, elles doivent être productives. Ces produits ne sont pas des taxes, quoique je veuille les comprendre dans l’estimation des contributions personnelles, puisque celui qui paie obtient une ferme en retour. À cette somme, il faut en ajouter d’autres provenant de différentes espèces de propriété. Près d’un vingt-cinquième de la dépense courante est comblée par les dividendes de la banque.

En portant votre attention sur les circonstances mentionnées précédemment, vous verrez que ces détails étaient nécessaires à