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MARINE FRANÇAISE.

bouches à feu, huit de 16 canons, seize bricks-avisos ; trois bricks ou goëlettes de 10 à 12 bouches à feu, huit bombardes, six canonnières-bricks, cinquante-neuf goëlettes, cutters, lougres, bâtimens de flotilles, etc., douze bateaux à vapeur, seize corvettes de charge, trente-deux gabares ou transports, enfin deux yachts. Le total du matériel navigant est de deux cent quatre-vingt-un bâtimens. On présume qu’un vaisseau et une frégate seront condamnés cette année ; il reste donc, comme élémens de la force et du service maritime, deux cent soixante-dix-neuf bâtimens de tous rangs appartenant à l’état.

Mais tous les bâtimens sont-ils armés ? Il s’en faut de beaucoup. Au 7 décembre 1831, nous avions d’armés, deux vaisseaux, treize frégates, treize corvettes, trente-quatre bricks, quatre canonnières bricks, cinq bateaux à vapeur, trente-deux goëlettes et bâtimens de flotille, six corvettes de charge, vingt gabares : total cent vingt-neuf.

Il faut ajouter à cela deux vaisseaux en disponibilité de rade, c’est-à-dire qui ont la plus grande partie de leur matériel et un fort noyau d’équipage ; un vaisseau en commission de port, cinq frégates aussi en commission, un brick et deux bateaux à vapeur : total, onze bâtimens.

Parmi les cent trente-neuf bâtimens qui ne sont ni sous voile, ni sur rade ni en commission, il y en a beaucoup auxquels on aura des réparations grandes ou petites à faire. Ce n’est pas trop de supposer que quatre-vingts au moins sont dans ce cas. La plupart des réparations seraient, au besoin, promptement faites, comme les constructions des bâtimens à demi achevées seraient finies bien vite. À la vérité, il faudrait de grands efforts de la part de la nation pour mettre dans un état tout-à-fait respectable le matériel de l’armée navale ; mais cela ne serait pas impossible. Il y a cependant une observation sur ce chapitre que nous devons ne pas laisser échapper, c’est que moins la France fera d’attention immédiate à la marine, plus, au moment où il faudrait avoir recours à la flotte, on aurait de peine à avoir le nombre suf-