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M. DE RIENZI.

ter les travaux de l’historien et du poète, qui délassaient le voyageur ; une histoire de Rienzi le tribun, une tragédie aussi intitulée Rienzi, et plusieurs manuscrits, tous chers au poète ; plusieurs drames inachevés, et surtout une traduction littérale en vers français et en octaves de la Lusiade de Camoëns.

De ce grand naufrage, on n’a retiré de la mer qu’une statue en argent d’un précieux travail, une inscription en bronze dans une langue perdue, et une boîte de fer-blanc contenant des papiers et quelques objets précieux : rien de plus.

Quand Rienzi eut tout perdu, il revint sur ses pas ; il renonça pour trois ans encore à revoir sa patrie ; il fût mort de chagrin d’y retourner les mains vides : pendant trois ans, il recommença sa collection, avec moins de ressources, il est vrai, mais non pas avec moins de science et d’exactitude. C’est ainsi qu’après l’immense perte qu’il avait faite, il est parvenu à réunir encore une curieuse collection d’objets d’art et de science qu’il a apportée en France. Cette collection a été visitée avec le plus grand intérêt par nos savans de Paris ; elle se compose, entre autres choses, de fossiles anti-déluviens, de semences et plantes médicales, de manuscrits orientaux, de médailles, antiquités, inscriptions, armes, objets d’histoire naturelle, et autres que le voyageur a donnés à différens cabinets et bibliothèques de France, et surtout de Paris.

M. de Rienzi, après son naufrage, a publié, à Singapora et à Bourbon, quelques fragmens de ses recherches hiéroglyphiques. En 1823, il avait travaillé en Égypte sur cette importante partie de l’archéologie, tandis que le docteur Young et M. Champollion jeune s’en occupaient, l’un en Angleterre, l’autre en France. Il a également publié un alphabet hiératique complet ; il a prouvé que les noms égyptiens étaient écrits en hiéroglyphes phonétiques, de même que les noms étrangers, ce que niait M. Champollion jeune, dans sa lettre à M. Dacier ; enfin il a découvert un système d’écriture qu’il nomme mystolyphique, qui sert à expliquer ce qui constituait