Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 3.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
DÉVELOPPEMENT DU GENRE HUMAIN.

La doctrine qui invoque la Divinité sous le nom de Gautama, et qui s’est répandue du pays des Saces jusqu’au pays des Gètes en Asie et en Europe, en s’embranchant dans la vieille Europe lithuanienne, germaine, celtique, grecque et latine, n’a certes pas été aussi métaphysique et aussi savante que celle qui, mille ans environ avant Jésus-Christ, se développa dans le Magadha, et eut avec l’autre une étroite parenté en fait de pensées et d’origine. Gautama est le Kotys des Thraces et des Lydiens-Méoniens, le Gaut des Goths ou Gautar, qui s’intitulaient le peuple des dieux, le Gothiod, comme d’autres peuples, d’après d’autres dieux, s’étaient appelés Aesar ou Asi. Ce Gautama, dieu des Goths, des Thraces et des Lydiens-Méoniens, est appelé Geata dans les généalogies anglo-saxonnes, et reparaît dans le Cottys de la fable grecque, comme un dieu primitif, comme une des puissances de l’abîme. Partout où il a passé, il a laissé l’empreinte de son pied sacré, le prabat des Bouddhistes de l’Inde. Dans tous les lieux où il a paru pour renaître et disparaître, dans tous les lieux où, selon la doctrine bouddhique, il est monté vivant au ciel, cette empreinte est adorée. Ses pas sont partout vénérés dans le territoire des peuples de la Transoxane : l’empreinte divine de son pied sacré était une merveille que, suivant Hérodote, l’on montrait au voyageur dans le pays des Gètes sur le Tyras. La route de cet Aristée, de ce meilleur des hommes, qui paraissait pour disparaître, qui renaissait dans un nouveau pontife, après avoir péri dans son prédécesseur, conduisait jusqu’au Latium et dans les divers états de la Grèce. Il est Salmolxis chez les Gètes, Dicénée chez les Daces, Abaris parmi les Celtes. On le retrouve dans la forêt de Romove, en Prusse et en Lithuanie, au