Oui, seigneur, et les mêmes juges le punissant autant que le permettait le caractère dont il était revêtu, lui ont interdit pour un an ses fonctions ecclésiastiques.
Et moi, je condamne Nunez, maçon, à ne pas toucher à sa truelle d’un an…
Y pensez-vous, seigneur, un misérable ouvrier qui a trempé ses mains dans le sang d’un prêtre !…
De quelle couleur étaient les mains de ce prêtre qu’il a frappé ?… Le premier était un assassin… le second n’est qu’un vengeur qui exerce de légitimes représailles… Savez-vous qui a poussé cet orphelin, ce misérable ouvrier à ce que vous nommez un attentat effrayant ? C’est moi, moi, don Pèdre, roi de Portugal ; je l’ai fait venir ici à votre place, chancelier ; je lui ai donné mon propre poignard… je lui ai, dit : Venge-toi ; je lui ai appris à bien frapper, à mieux frapper que vous, juges débiles et sanguinaires… — Quel est l’autre arrêt que vous m’apportez ?
C’est l’arrêt qui condamne au feu don Félix de Porto Carrero, parricide.
C’est impossible.
Le coupable aurait été convaincu s’il n’avait avoué de lui-même…
Mais, chancelier, parricide ! ceci veut dire assassin de son propre père…
Oui, seigneur, il a tué son père d’un coup d’épée dans les ruines du monastère de Saint-Sébastien.