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DÉVELOPPEMENT DU GENRE HUMAIN.

le culte de Siva, qui, sous le nom de Mahadevas, devint un dieu brahmanique. Contre la religion de Siva, celle de Vishnou fut organisée par réaction ; et le sivaïsme ayant succombé après de longues luttes célébrées dans les épopées indiennes, les Brahmanes se firent sectateurs de Vishnou, pour s’emparer de la société sous cette nouvelle forme. Du sein de la religion de Vishnou s’est développée la croyance de Zoroastre, dans un violent esprit d’opposition contre le brahmanisme tout entier.

Le sivaïsme a envahi l’Occident, sous les deux formes de l’adoration d’un dieu et d’une déesse, représentant le pouvoir mâle et femelle. En Arménie, dans la Phrygie, dans la Thrace brygienne ou phrygienne, en Macédoine, en Épire, partout fut célébrée une déesse du genre de Cybèle, un dieu pareil à Bacchus ou Sabazius, le Baghas de l’Inde, le Bog des Slaves. Ce dernier culte s’est postérieurement uni aux croyances dionysiaques, particulières aux Thraces de la Béotie.

Ce n’est pas ici le lieu de poursuivre la filiation d’une foule de doctrines qui rapprochent le culte pélasgique de Déméter, ou Géméter, du culte de la Sacti indienne. Le pur et le primitif semblent s’y identifier aux combinaisons mystiques d’un sivaïsme gigantesque. Qu’il nous suffise d’indiquer les courses de Déo ou de Gé, appelée Méter, la mère, et qui, semblables aux courses d’Isis, ont un type commun dans celles de Devi ou Isi, la Matri Devi, la déesse mère, modification indienne de la déesse Syro-Coushite.

L’ère héroïque, où tout est divisé, commence à se détacher de l’ère patriarcale, où tout est un. Son principe, c’est la guerre assyrienne et la résistance contre l’oppression, où se développa le génie des plus nobles