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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

piennes, et passait par les grandes villes commerçantes de la Médie et de l’Arménie, d’où elle aboutissait au Bosphore de Thrace. C’est la route des Pélasgues que nous rencontrons en Thrace et dans la Phrygie, avant qu’ils aient occupé la Grèce méridionale. Ils s’établissent d’abord dans la Macédoine, l’Épire et la Thessalie ; de ces régions du nord, les Pélasgues-Sicèles ont passé en Italie, en suivant les côtes de l’Épire.

Les ancêtres des nations lithuaniennes ont dû vivre du côté des embouchures du Danube. Plus tard, nous y rencontrons des peuples à l’origine médique, les Agathyrses, les Neures et les Géloni, qu’Hérodote place en Transylvanie, en Galicie, en Podolie et dans l’Ukraine. C’est la branche primitive de la grande nation des Gètes ou Daces, dont le corps principal s’est transporté d’Asie en Europe, dans un âge postérieur, après avoir franchi l’Oxus, le Jaik, le Volga et le Tanaïs. Les Thyrses ou Géloni, Gètes primitifs et contemporains des Pélasgues, paraissent se rattacher aux Cadusii et Geli du Ghilan, du Mazanderan, et des bords du Pont-Euxin.

Ces Thyrses et Géloni ressemblent à deux castes appartenant à un seul et même peuple. Le mot thyrse ou thurse, qui reparaît chez la branche tyrsénienne des Pélasgues, comme parmi les Thurses de la fable Scandinave, ancêtres des Jets ou des Jots, appartient à la langue sacrée. Les Gèles ou les Géloni, chez les Pélasgues, sont les illustres, les splendides, les guerriers, célèbres plus tard comme Hellènes, et Hérodote compare à ces primitifs Hellènes cette branche des Géli ou Géloni, qui s’était réfugiée chez les Budini, dans les environs de Moscou. Le père de l’histoire concluait à tort de la ressemblance des dénominations à l’identité des peuples.

Les Pélasgues (Grecs et Latins), les Agathyrses et