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DÉVELOPPEMENT DU GENRE HUMAIN.

nent à la même couche de formation que le grec des Pélasgues et le latin des Sicèles. Il y a eu un temps où ils ont vécu dans la connexité la plus intime avec le sanscrit, leur proche parent.

La migration, qui a porté d’Orient en Occident les peuples qui se servaient de ces idiomes, remonte à une époque très reculée. Leur position géographique nous prouve qu’ils ne sont pas venus par la route des Asi, des Gètes et des Daces, en longeant l’Oxus, le Jaxartes, le Tanaïs. Ils ont envahi notre continent par le Bosphore de Thrace, et non pas en franchissant le Borysthène et le Danube. Disons un mot de la direction qu’ils ont dû prendre.

Quand le sceptre de Babylone passa dans les mains de Ninive, les armes de cet empire se montrèrent en deux directions : d’abord, du côté de l’occident, contre la Médie et l’Arménie, ensuite du côté de la Bactriane. Les peuples de la Médie, de l’Arménie et de la Phrygie, parlant des langues parentes de celles des peuples de la Bactriane, descendaient avec eux d’une souche commune. Deux routes établissaient des communications entre les deux empires ariens ; la Bactriane, à l’est, étant une région arienne, comme la Médie et l’Arménie à l’ouest. L’une de ces routes se dirigeait de la Bactriane vers l’Hyrcanie, puis allait au sud de la mer Caspienne, par le Mazanderan et le Ghilan, région des Cadusii et des Géli. Passant entre la Géorgie et l’Arménie, elle tournait ensuite vers les bords du Pont-Euxin, et longeait cette mer jusqu’au Palus-Méotis, où elle atteignait successivement les embouchures du Tanaïs et du Borysthène. L’autre route, allant de la Bactriane, par Hérat ou Aria, dans une direction méridionale, vers la Parthyène, traversait les portes cas-