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DÉVELOPPEMENT DU GENRE HUMAIN.

parties véritablement primitives du système de Zoroastre brille non-seulement dans une foule d’hymnes et d’invocations, dans le rituel et la liturgie des livres composés en langue zende, mais elle éclate encore dans la tradition persane sur l’ère des Pishdadiens, rois justes, qui sont les Manous de la doctrine brahmanique. Dshemshid ou Achaeménès est le dernier de leur race ; l’invasion chaldéenne ou assyrienne met fin à son règne.

Les Hébreux ont suivi une tradition particulière, par rapport aux événemens du monde antédéluvien, tradition qui contient les grands traits de l’autre doctrine, mais nous n’en possédons qu’une aride nomenclature. Déterminer le sens de ces époques et générations est un travail difficile.

Si les Hébreux semblent avoir puisé à la source chaldéenne, les Mèdes et les Persans à la source bactrienne, les pontifes de Memphis et les Pharaons de Thèbes ont hérité de ces inspirations à la fois. Une colonie de Brahmanes et de Kshatriyas, originaire de la Bactriane, se rendit, selon notre hypothèse, des hautes régions du Candahar dans les vallées du Sindhy, en suivant le cours de l’Indus jusqu’à son embouchure, occupant, pendant long-temps, cette plaine fertile. Forcée de s’expatrier par suite peut-être des réactions de la primitive domination assyrienne, cette colonie franchit la mer des Indes, car la navigation fut très-ancienne entre l’Inde et l’Éthiopie. Elle importa sa civilisation dans Méroë, la ville coushite, et jeta les fondemens de Thèbes dans la terre des Mizraim, de la race mélangée. Il est remarquable que le mot Misra signifie la même chose dans l’idiome des Brahmanes. Nul pays ne ressemble plus à l’Égypte que le Sindhy, qui en est comme une reproduction. Ces suppositions, en appa-