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ÎLE DE ROTUMA.

de distance de la terre. Les insulaires lui donnaient le nom d’Ouer. Non loin de là se trouvaient aussi deux îles assez élevées, mais de peu d’étendue ; elles étaient plantées de cocotiers, étaient jointes ensemble par des rochers, et tenaient à la terre par un récif. Elles garantissent la baie des vents d’est. Un des chefs indigènes dit au capitaine, au moment où nous jetâmes l’ancre : Si Rotuman voler, le pendre sur-le-champ. Si nous eussions suivi littéralement cette sévère injonction, il y aurait eu une dépopulation considérable dans l’île pendant notre séjour, et même j’ai tout lieu de croire que quelques chefs auraient été victimes de cette mesure.

Dans une seconde visite que nous fîmes à cette île en mars 1830, nous jetâmes l’ancre dans une belle baie de l’aspect le plus pittoresque, située à l’ouest de l’île nommée Thor, dans quatorze brasses sur un fond de sable et de corail ; mais je recommanderai fortement aux vaisseaux de ne pas jeter l’ancre pendant les mois de février, de mars et d’avril, et pendant la première partie de mai, les vents qui dominent alors soufflant d’ouest et nord-ouest. Ce fut contre ces vents impétueux que nous eûmes à lutter le 30 mars, ainsi que nous le rapporterons dans le cours de ce récit. Les vaisseaux feront mieux de se tenir en panne près du rivage, d’où ils seront facilement approvisionnés. Un récif s’étend à quelque distance de la grève de cette baie, qui est presque à sec lors de la marée descendante ; et, comme cette baie est battue à son entrée par des brisans, il est plus difficile de s’y procurer de l’eau et du bois qu’à la baie d’Onhaf. Au sud de l’île se trouve un autre endroit appelé Fangwot, résidence habituelle du roi ou principal chef, qui fournit un mouillage aux