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LITTÉRATURE.

temple, et pour exécuter des danses pyrriques. Cet idiot d’Hélicon ne m’y faisait pas songer. Il faut que j’entende leurs voix avant d’aller aux bains. Ce que c’est que de fonder un culte ! J’en suis le dieu, et il faut encore que j’aie tout l’embarras d’un grand-prêtre ! Sortons ; la tragédie peut commencer sans qu’on m’attende.

Minucianus, bas à Asprenas. La nôtre ne commencera pas sans lui.

En parlant ainsi, Caïus marchait vers le palais, précédé de Tibère-Claude César, son oncle ; d’Annius Minucianus, son beau-frère, et de Valérius, proconsul. Paullus Arruntius le suit.

Auprès du palais.

Chereas, aux conjurés, qui tiennent leurs glaives cachés. La fortune se joue-t-elle de nous ? Il ne vient pas encore !

Sabinus. Va-t-il rester là jusqu’à la fin ?

Aquilas. On dirait qu’il nous a devinés.

Clémens. Tu es sorti trop tôt, Chereas.

Papinianus. Oui, c’est là ce qui peut lui avoir donné des soupçons.

Chereas, vivement. Trop tôt ! trop tôt ! Avec ce signal de la prudence, on ne ferait jamais rien. Allons, plutôt que de tout perdre, risquons tout. Je vais l’immoler à la face des lâches Romains. Me suive qui voudra.

Ils marchent vers le théâtre. Un bruit s’élève dans l’assemblée.

Aquilas. Arrêtons-nous, amis : il y a là-bas du mouvement. Caïus arrive.

Clémens. Que va-t-on dire de nous voir ainsi ?

Chereas. Marchons toujours. Nous serons là comme pour fendre la presse.

Ils s’avancent en criant : « Place, place à César ! » Puis ils