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LITTÉRATURE.

Valérius. Il ne dit aux gens que des choses gracieuses, et sa physionomie n’est point terrible comme de coutume.

Arruntius. C’est vraiment extraordinaire.

Pendant ce temps, Caïus, accompagné des membres de sa famille et de ses favoris, marchait vers le théâtre, afin de s’y asseoir au côté droit, sur un lit préparé pour cela.

« Il y avait, dit Flavius Josèphe, à ce théâtre deux portes : l’une à découvert, qui regardait la grande place ; l’autre vis-à-vis du portique, par où les acteurs entraient et sortaient sans incommoder les spectateurs ; et on avait fait de ce côté-là une loge séparée par une cloison où se plaçaient les comédiens et les musiciens. »

Chereas et les autres tribuns du prétoire sont près de Caïus, selon le devoir de leur charge. Chereas seul a son glaive au côté, par la raison dite ci-dessus.

Parmi les spectateurs.

Le sénateur Batinus, ex-préteur, bas à Clivius, consulaire. As-tu entendu parler de rien ?

Clivius. Non.

Bativius. « Eh bien ! tu verras aujourd’hui jouer une pièce qui finira la tyrannie. »

Clivius. « Tais-toi, de peur que quelques-uns des Grecs ne nous entendent[1]. »

On jette aux spectateurs, pour le congiaire ou sportule, une quantité d’oiseaux rares venus des contrées lointaines ; Caïus prend plaisir à voir le peuple se presser pour les saisir. La première pièce qu’on représente est le supplice d’un juge prévaricateur.

  1. C’est un vers d’Homère qu’il citait en grec. Ces détails curieux nous sont transmis par Josèphe.