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Correspondance.

AU DIRECTEUR DE LA REVUE DES DEUX-MONDES.


Monsieur,

Permettez à un de vos lecteurs impartial de vous adresser quelques observations sur l’étrange polémique à laquelle vient de donner lieu le Rapport de M. Quinet, sur les Épopées françaises du douzième siècle. Peut-être n’est-il pas inutile qu’un témoin attentif du combat en résume l’histoire. L’assurance avec laquelle le vaincu nie sa défaite, donne à tout homme impartial la tentation de la lui démontrer en deux mots :

1o Le correspondant du journal le Temps avait nié que les poëmes du Cycle de Charlemagne eussent plus de trois à quinze mille vers. M. Quinet lui en cite un de vingt-neuf mille, un de soixante-dix-sept mille.

2o Le correspondant prétendait que Chrestien de Troyes était le seul auteur du Cycle du Saint-Graal. M. Quinet lui a indiqué les noms de sept autres poètes qui se sont tous occupés de versifier le même Cycle.

3o Le correspondant soutenait que nos poèmes avaient été faits d’après un texte en prose française. M. Quinet a prouvé par la préface de l’Archéologie de Galle, par le Cambrian Register, et par deux textes du Parceval et du Titurel