Page:Revue des Deux Mondes - 1831 - tome 3.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
DU CHOLÉRA-MORBUS.

bras, mais on changea ce traitement en Syrie. À Alep, d’après le docteur Salinas, les moyens qui réussissaient le mieux étaient les acides, le jus de citron et le suc de grenade aigre, joints à l’infusion de menthe. La thériaque a été donnée, dit-on, avec succès, par des médecins orientaux. À Moussol, un religieux, le père Sigismond, administrait aux malades, outre des acides, une teinture de laudanum ; et à Erzéroum, où les habitans n’opposaient à la maladie que les moyens dont on se sert contre les coliques ordinaires, Dom Bournas a mis en usage le même médicament avec un pareil succès.

Dans les villes de la côte de Syrie, on a eu recours à quelques-uns de ces remèdes ; mais, de plus, on s’est servi du moxa et des ventouses scarifiées sur la région épigastrique, moyens que nous avons vu employer contre la fièvre jaune des Indes occidentales. Les fomentations émollientes sur l’abdomen, l’application de l’eau glacée ou du vinaigre, ont été tentées pareillement par les médecins du pays. Le peuple se confiait particulièrement dans les effets d’une décoction de menthe avec du suc de grenade, et dans un breuvage composé de vinaigre, où l’on avait fait bouillir des feuilles de saule.

Mais, de tous ces traitemens divers, dit M. Angelin, il n’en est point qui ne compte pour quelques réussites un grand nombre de cas malheureux ; et les mêmes remèdes, qu’on croyait avoir sauvé un malade, échouaient quand on les appliquait à d’autres.

Lorsqu’en 1823 le Choléra, qui avait, à plusieurs reprises, menacé d’envahir le territoire de l’Europe, réussit enfin à s’introduire dans notre continent par les provinces russes de la Caspienne, la commission des médecins rassemblés à Astrakhan, par l’autorité du gouvernement russe, adopta le traitement déduit ci-après, et dont les détails sont empruntés pour la plupart à la pratique des médecins anglais du Bengale.

Forte saignée ; calomélas uni au sucre et à la gomme arabique en poudre ; potion composée de quarante à soixante