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DU CHOLÉRA-MORBUS.

froide. Il prescrit des sinapismes sur l’estomac et aux extrémités pour provoquer une réaction, et il pense que les amers et les astringens peuvent être utiles.

L’auteur d’une lettre insérée le 20 septembre 1820, dans la Gazette de Bombay, ayant été assailli par le choléra, et tous les remèdes qu’on voulait lui administrer étant rendus inutiles par l’irritation de son estomac, qui lui faisait rejeter à l’instant ce qu’il prenait, il se souvint, au milieu de son agonie, que le docteur Milne avait recommandé l’emploi d’un vésicatoire par l’acide nitrique. Il fit mettre aussitôt ce moyen en usage, en trempant une éponge dans de l’acide et en l’appliquant sur la poitrine. Dès ce moment, les symptômes diminuèrent d’intensité, et le malade fut graduellement rappelé à la vie et à la santé[1].

On assure que le célèbre voyageur Moorcrofst a appliqué, avec le plus grand succès, le cautère actuel, à beaucoup de cas de choléra, qui se sont offert à lui dans les provinces de la haute Asie.

En 1826, on a proposé à la société médicale de Calcutta l’usage du papita ou fève de saint Ignace, comme fort utile dans le traitement du choléra.

En 1829, le docteur Thomson, de Madras, employait avantageusement disait-il dans sa pratique, l’ipécacuanha à la dose de dix grains, en une première prise, suivie de demi-heure en demi-heure, de prise moitié moindre, et jusqu’à ce que la maladie eût cessé. Il donnait ensuite du Madère et de l’eau en quantité, ce qui provoquait le sommeil.

Le docteur Burke, de Calcutta, maintenait que l’administration de l’opium était absolument nécessaire, et que sans ce médicament on ne pouvait opérer de guérison. Il élevait la dose à soixante grains et même jusqu’à cent. Le Miroir Asiatique cite le fait d’un européen âgé de cinquante-quatre ans, qui, étant atteint soudainement par la maladie, se mit dans un bain chaud, et prit du laudanum, non par

  1. Asiatic Journal, mai 1821.