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LA NIÈCE DU GOUVERNEUR.

D. Louis de Villenas.

Me trompé-je… Il m’a bien semblé pourtant reconnaître un coin de son sourire… Senora…

Dona Isabelle.

Je ne vous connais pas, seigneur, vous dis-je… Veuillez ne pas me suivre…

D. Louis de Villenas.

Quoi ! nul moyen de lier conversation ! (On entend l’air du fandango) ; Veuillez du moins m’accepter pour votre cavalier au fandango, si l’on ne m’a point prévenu.

Dona Isabelle.

Pour cela, je puis vous l’accorder.

(Ils commencent un fandango dans un salon au fond.)
Casterey, qui suivait des yeux Diaz, qui disparaît, se retournant du côté où était Villenas.

Villenas… Eh bien !… Qu’est-il devenu ?… Bon, le voilà qui danse un fandango ; Villenas… Le voilà qui emporte sa danseuse dans une autre salle… Ah ! le mauvais conspirateur !…


Scène XIX.


Une galerie éclairée par la lune ; au fond on voit étinceler le bal derrière les vitraux.


DON LOUIS DE VILLENAS, DONA ISABELLE.
Dona Isabelle, entre précipitamment.

Il est sur mes pas… Je ne puis lui échapper… Oui, le voilà qui cherche la porte de la galerie. Ah ! l’imbécile ! il prend celle qui est à côté… Non, non, le voici…

(Entre don Louis de Villenas.)
D. Villenas.

Ah ! vous ne fuirez jamais assez loin pour que je ne vous suive pas. Je vous ai reconnue : vous êtes celle que j’ai sauvée ce matin. En vain votre ingratitude me méconnaît ; nous avons changé de rôle : ma vie est entre vos mains.