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LITTÉRATURE.

Dona Isabelle.

Je vous remercie, seigneur cavalier ; j’aurai une escorte jusqu’à Murcie, je ne vous donnerai pas la peine de m’accompagner ; veuillez agréer de nouveau l’expression de ma vive reconnaissance.

Villenas.

Quoi ! ne vous reverrai-je jamais ?

Dona Isabelle.

Jamais !… c’est un mot de damnés ou de démons ; mais cependant à moins que le hasard…

Villenas.

Je ferai en sorte que le hasard nous réunisse.

Dona Isabelle, souriant.

Adieu donc jusque-là, seigneur cavalier.

(Elle sort.)
Villenas.

Elle est charmante… Mais qui est-elle ?… Je m’y perds… Ah ! je n’y renonce pas ; elle ne veut pas que je la suive… soit… mais elle ne m’empêchera pas de la retrouver… Allons ! ventre à terre jusqu’à Murcie.

(Il remonte à cheval et part.)

Scène XIII.


La chambre d’une auberge à Murcie.


Villenas, arrivant, à son domestique.

Faites desseller les chevaux, je m’arrête ici.

(Entre un valet en riche livrée.)
Le valet.

Seigneur, le gouverneur, qui a appris votre arrivée en cette ville, m’envoie vous prier d’accepter un appartement dans son hôtel, et de vouloir bien assister ce soir à son bal ; il vous prie même de l’honorer de votre visite en ce moment même.

(Il sort.)