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LA NIÈCE DU GOUVERNEUR.


Scène III.


L’intérieur de la maison d’où est sorti don Louis.


Vittoria, seule.

C’est une chose bien singulière que le caprice !… Hier au soir un jeune homme me poursuit, dans les rues de la ville, de propos où la galanterie ressemblait à de l’impertinence, mais tournés cependant avec esprit. Je ne pouvais me défendre d’un certain plaisir à l’écouter ; mais il prenait des libertés, il fallut bien se défendre. Je lui donne un soufflet : pour lui donner un soufflet, il fallait le regarder, et il était fort joli garçon. Il n’en devient que plus vif ; je double le pas, je rentre chez moi, et ferme la porte, mais pas si vite qu’il ne soit déjà en dedans. Le diable a fait le reste… Pourvu qu’il ne le dise pas au moins… Bah ! après tout, qui est-ce qui le sait ? puis, je ne suis pas Espagnole pour rien.


Scène IV.


VITTORIA, DIEGO.
Diego.

Salut à la belle Vittoria.

Vittoria.

Bonjour, Diego.

Diego.

Quand je dis belle, le teint un peu pâle et les yeux un peu rouges… Auriez-vous pleuré ?

Vittoria.

Non.

Diego.

Eh ! ne seriez-vous pas enrhumée ?