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LA NOUVELLE-ÉCOSSE.


conversation, ainsi que dans son ouvrage, une foule de détails intéressans sur le pays, dont je présenterai un résumé succinct.

L’événement le plus remarquable de l’histoire de la Nouvelle-Écosse, est sans contredit le coup d’état ordonné par le gouvernement anglais, qui fit saisir à la fois, et en un même jour, les habitans de l’Acadie[1] (d’origine française), qui les fit tous déporter hors du pays qu’ils cultivaient, et où ils avaient vu le jour. Les hasards de la guerre avaient déjà plusieurs fois fait tomber cette province au pouvoir des Anglais avant qu’elle ne leur fût livrée par un traité. Mais diverses circonstances avaient toujours empêché les colons anglais de s’y établir. Les Français étaient les premiers occupans. Ils avaient défriché les meilleurs terrains, et poussé au loin leurs conquêtes sur les forêts et les déserts. L’antipathie qui régnait entre les deux peuples empêchait les Anglais, malgré les avantages qu’offrait le pays, de venir habiter avec les Français, et ceux-ci n’étaient guère portés à accueillir avec bienveillance de nouveaux colons appartenant à une nation, non-seulement étrangère, mais si souvent ennemie. Les tribus indiennes sympathisaient mieux avec les Français ; elles avaient souvent pris part aux hostilités, et combattu les Anglais ; il eût été dangereux pour ces derniers de s’établir dans un pareil voisinage. Les Acadiens parlaient tous le français, ils professaient la religion catholique, et conser-

    provinciale de la Nouvelle-Écosse, et auteur d’une Relation historique et statistique de la Nouvelle-Écosse (An historical and statiscal account of Nova Scotia. Halifax, 1829).

  1. Les Français qui étaient venus s’établir dans cette partie du continent lui avaient donné ce nom, et étaient désignés sous celui d’Acadiens.