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VOYAGES.

et la Durance, qui étaient encore mouillés à Cavite. Les réparations faites à ces bâtimens étant terminées, je n’avais plus autant à redouter le séjour du bord pour mes malheureuses plantes. Je pris toutes mes mesures pour faire placer les caisses de façon à ce que les végétaux qu’elles contenaient fussent abrités des vents et des émanations salines. Toutes mes caisses furent au complet quand j’y eus mis les nouvelles plantes que j’avais achetées au jardin chinois. Il eût été difficile et dangereux d’y en mettre d’autres. Je terminai ce travail aussi promptement qu’il me fut possible. Comme le commandant de la division m’avait donné l’ordre de faire également transporter à bord, sans plus tarder, les collections que j’avais laissées en dépôt tant à Cavite qu’à Téralta, je pris mes mesures pour accélérer ces opérations. Je commençai d’abord par Téralta, comme plus éloigné. Il me fallut faire deux voyages. Toutes les plantes provenant de ce dépôt furent mises à bord du Rhône, où j’avais fait disposer de la place. Au moyen de la chaloupe du Rhône, un seul voyage suffit pour transporter à bord des flûtes les plantes qui étaient en dépôt à Cavite chez le capitaine du port. Je fis arrimer sur le pont toutes les caisses qui purent y tenir sans trop gêner la manœuvre du navire, et j’eus la précaution de les faire entourer d’un treillage en bois et en bambous sur lequel pût se fixer un prélat ou toile peinte qui garantit les végétaux de l’eau salée de la mer et de la violence des coups de vent.

J’avais toujours sous les yeux mes collections à bord du Rhône; quant à celles de la Durance, où je ne pouvais que donner un coup-d’œil de temps à autre, le chef de timonerie fut désigné pour leur prodiguer les soins journaliers qu’elles réclamaient. Cet homme