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MANILLE.

dépendait de lui pour réparer les contrariétés que j’éprouvais. Grâce à son obligeance, il obtint pour moi, du capitaine du village, un guide sûr, qui se chargea de me conduire à la mine. Les chemins que nous parcourûmes étaient affreux. Ce ne fut pas sans beaucoup de difficultés et de fatigues que nous y arrivâmes. L’énorme quantité de pierres, composées d’amphibole, de mica et d’ocre jaunâtre, que nous trouvâmes à la surface du sol, nous signalèrent sa position, que sans cela nous eussions peut-être eu beaucoup de peine à découvrir. En cherchant l’entrée du souterrain, nous rencontrâmes une espèce de chemin ou d’ouverture, dont la profondeur me parut être de trente à quarante pieds. En descendant plus bas, nous atteignîmes l’entrée de la mine. Je pus juger de suite, à son apparence, que l’exploitation était abandonnée depuis long-temps.

Je voulus m’assurer par moi-même, en parcourant cette mine dans tous les sens, si elle ne m’offrirait pas dans son intérieur quelques objets dignes d’attention. Je fis allumer des feux à l’entrée, ainsi que deux ou trois bambous, pour nous servir de flambeaux dans ces lieux souterrains, et suivis de trois personnes de bonne volonté, je pénétrai dans l’intérieur. En deux ou trois endroits, je trouvai des pierres dont le poids me parut être considérable vu leur grosseur, c’étaient des roches à base de fer oxidé ; quelques-unes semblaient argentées légèrement ; d’autres morceaux paraissaient contenir des parcelles d’or, mais ce n’était autre chose que du mica et de l’ocre jaune. Je pris des échantillons en différens endroits. Je remarquai que ceux que je ramassai dans le fond de la mine étaient plus pesans que ceux que j’avais pris à l’entrée ; ce qui me fit supposer que, si l’on creusait plus avant dans le sein de la terre, il serait très-