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VOYAGES.

forêts, est un arbre résineux que je crois devoir classer dans la famille des thérébinthacées ; le balite, espèce de figuier, d’une grosseur et d’une élévation prodigieuse, dont les racines s’élevaient de terre en planches minces ou arcaba, de quatre à cinq pieds de hauteur, forment des espèces de caisses extrêmement bizarres. J’ai fait la découverte, dans ces lieux sauvages, d’une espèce de mangoustan que l’on ne connaissait pas encore. La fleur était passée, mais le fruit qu’il portait me parut beaucoup plus petit que celui des mangoustans cultivés, quoiqu’absolument semblable pour la forme. Quant au goût, il aurait fallu en manger pour en juger ; c’est ce que je ne pus faire, le fruit n’étant pas mûr. L’arbre est semblable, sous tous les rapports, au mangoustan domestique. Les feuilles sont opposées, larges, coriaces, épaisses et luisantes.

Il vient dans ces montagnes une belle espèce de bignonia, appelée par les Indiens banai, dont le tronc ressemble à celui du papayer, par les cicatrices que laissent les feuilles à leur chute ; elles sont grandes, pennées, et à folioles nombreuses et larges, le pétiole commun est articulé et assez gros. Le tronc de cet arbre, quoique très-grand, n’est que d’une grosseur moyenne ; ses fruits sont aplatis, et ont souvent près de dix-huit pouces de longueur. L’arbre que les Indiens appellent ditar, et que je vis assez fréquemment, atteint une élévation de trente à quarante pieds. Ses feuilles sont digitées au nombre de sept folioles : du tronc de l’arbre découle un suc laiteux que les Indiens regardent comme très-vénéneux. N’ayant pu observer sa fleur ni son fruit, je ne puis savoir à quelle famille il appartient ; cependant je ne pense pas qu’il puisse appartenir à d’autre famille qu’à celle des euphorbiacées :