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VOYAGES.

de mer, nous entrâmes dans la baie de Manille, où nous éprouvâmes des calmes qui ne nous permirent pas de mouiller avant le 23 décembre devant Cavite. Nous saluâmes le fort de vingt-un coups de canon, qui nous furent rendus presque immédiatement.

Lorsque j’eus pris toutes les mesures que je jugeai convenables pour la conservation de mes plantes à bord des deux bâtimens, et que le commandant de la division m’eut accordé un homme de l’équipage soi-disant propre à les soigner pendant mon absence, je m’armai de tout ce qui pouvait m’être nécessaire pour faire des recherches en histoire naturelle, et j’allai m’établir à Téralta, village situé à deux lieues de Cavite, chez un Français nommé M. Chapar, pour lequel j’étais muni de lettres de recommandation. J’y fus on ne peut plus favorablement accueilli : mon hôte mit de suite à ma disposition un logement propre à placer les collections que je me proposais de moissonner dans les environs. Il me fit chercher un Indien connaissant bien les lieux les plus boisés et les plus susceptibles de m’offrir d’abondantes récoltes, pour me servir de guide. Je parcourus avec lui, pendant plusieurs jours, les environs de Téralta, à une distance assez considérable du village ; mais ces parages étant presque tous cultivés, je n’y fis pas d’aussi abondantes moissons que je m’en étais d’abord flatté. En fait de bois, je ne rencontrais souvent que les lisières des champs et des chemins qui m’offrirent quelques bouquets d’arbres et de baies vives. Néanmoins j’y recueillis quelques sachets de graines, plusieurs échantillons de plantes pour mon herbier. J’y arrachai quelques végétaux, tels que le diopyros mabola, le djouat, des eugenia, des tabernamontana, des erythrina, des clerodendrum, etc. Je garnis de