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VOYAGES.

des côtes des conséquences favorables à l’existence d’une mer libre ou d’un passage au sud de l’Amérique. Arrêté par un monde, Colomb n’avait pu pénétrer jusqu’aux régions de l’Inde ; c’était également en vain que d’habiles capitaines avaient reconnu un long développement de côtes non interrompues. Magellan n’est pas rebuté du peu de succès des premières tentatives, il jure de réussir, et l’Espagne lui confie ses navires. Il part, aborde au Brésil, reconnaît avec soin le Rio de la Plata, visite la Patagonie, découvre le détroit fameux qui l’immortalise, et le traverse avec rapidité. Enfin, le 27 octobre 1520, il vogue sur le nouvel océan, qui reçoit le nom de Pacifique, et s’éloigne triomphant des rivages orageux du continent qu’il a franchi. Le voyage de Magellan est une chaîne qui embrasse le globe en unissant les héroïques travaux de Colomb et de Gama.

La découverte de Balboa avait ouvert un vaste champ à des entreprises, dont Panama devint le centre. Cortez, dont les premiers messagers n’avaient point reparu, envoya vers la mer du sud Francisco Chico qui la rencontra à Tehuantepec et à Zacatula. Dès 1516, Hernan Ponce de Léon avait atteint le golfe de Nicoya ; Gonzales Davila et Andres Nino arrivent au même point en 1522, ils font des conquêtes dans la province de Nicaragua, et s’avancent jusqu’à la baie Fonseca. Ils terminent leur belle campagne dans ce paradis de Mahomet, sans avoir trouvé le détroit qui devait les conduire dans la mer du nord, mais ils révèlent l’existence du grand lac et du Rio San-Juan. En même temps et pour obéir à son roi en cherchant le secret d’un détroit pour naviguer directement vers les régions de la Especeria, Cortez, que ses victoires avaient amené