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VOYAGES.

ble, et M. de Saint-Hilaire vit dans une des maisons où il entra, la férule de bois destinée à corriger les femmes, suspendue au plafond.

Quand ils sont malades, les Macunis prennent pour tout remède de l’ipécacuanha ; les parens de celui qui souffre pleurent autour de lui, mais ne lui donnent aucun soin.

L’ignorance de ces pauvres Indiens inspire à M. de Saint-Hilaire des réflexions pleines de justesse et de véritable philanthropie. « Il nous paraît incontestable, dit-il, que l’imprévoyance est attachée aux différences de forme que présente leur race, comme le même défaut a été attaché à l’organisation imparfaite de l’enfance… Ainsi qu’aux enfans, il faudrait aux Macunis des tuteurs intègres et vigilans. » Il veut, et sa réflexion est de la plus haute importance, qu’on encourage les alliances légitimes des Indiennes avec des hommes de couleur ; ces alliances produiront une race mixte, que nous sommes tentés de regarder comme devant être plus parfaite qu’il ne le suppose.

Les Macunis sont ennemis des Botocudos, et M. de Saint-Hilaire pense que cette haine est en partie produite par l’opinion qu’on a généralement de leur anthropophagie ; il cite à ce sujet deux faits curieux, qu’il ne consent point à admettre néanmoins comme la preuve décisive d’une horrible coutume, à l’existence de laquelle il voudrait ne pas croire, mais que des relations trop nombreuses attestent pour qu’il soit possible désormais de la nier. D’ailleurs les aveux du jeune Botocudo appartenant à M. de Neuwied, nous paraissent assez concluans, pour ne point en aller chercher d’autres, et l’Indien Firmiano, en convenant que ses compatriotes avaient l’habitude de couper par quartiers les ennemis