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VOYAGES.

rité, sur une longue suite de mornes qui bordent le Rio-d’Ouro-Preto, offre l’aspect le plus étrange et le plus pittoresque. Bâties par groupes inégaux, sur un plan différent, les maisons s’élèvent tantôt sur le bord d’excavations profondes ; tantôt dominées par des pics arides, elles semblent menacées d’effroyables éboulemens. Elles ont, pour la plupart, un petit jardin long et étroit ; « ces jardins sont soutenus par une muraille peu élevée, presque toujours couverte d’une immense quantité de fougère, de graminées et de mousses, et le plus souvent ils forment, les uns au-dessus des autres, une suite de terrasses, dont l’ensemble présente quelquefois une masse de verdure telle qu’on n’en vit jamais dans nos climats tempérés. De ces maisons ainsi entremêlées de sommets arides et de touffes serrées de végétaux, il résulte des points de vue aussi variés que pittoresques. Mais la couleur noirâtre du sol, celle des toits, qui n’est guère moins obscure, le vert foncé des orangers et des cafiers très-multipliés dans les jardins, un ciel presque toujours nuageux, la stérilité des mornes où l’on n’a point bâti, communiquent au paysage un aspect sombre et mélancolique. » À Villa-Rica, M. de Saint-Hilaire fut reçu par un célèbre minéralogiste, M. le baron d’Eschwege, avec lequel il fit de nombreuses excursions dans la ville et dans ses environs, où il eut occasion de voir combien sont riches ces mines de fer qu’on a dédaignées pendant si long-temps, et qui, se montrant où l’on ne cherchait autrefois que de l’or, ranimeront peut-être un jour l’industrie de la ville délaissée. Villa-Rica est dépourvue de la plupart des établissemens utiles ou agréables qu’on trouve dans nos villes d’Europe. Cependant M. de Saint-Hilaire admira la propreté de son hôpital militaire. Son théâtre est le premier qu’on ait songé à