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VOYAGES.

ou énergiques, il combattait les erreurs de la botanique populaire, ou profitait de ses expériences[1] ; il faisait, en un mot, ce que n’auraient de long-temps fait peut-être les Brésiliens, et ce qui mérite de la part d’une nation la plus haute reconnaissance[2].

Mais ne nous le dissimulons pas, le but qui entraînait M. Auguste de Saint-Hilaire dans ses courses à la fois si pénibles et si utiles, ce désir ardent du bien des hommes qui le guidait sans cesse, se montre avant tout dans son voyage. Pour peu que l’on connaisse le Brésil et l’imperfection des relations précédentes, on est surpris de la multitude de documens importans qu’il renferme, qui étaient inconnus avant lui, et auxquels les Brésiliens eux-mêmes seront contraints d’avoir plus d’une fois recours. Non-seulement M. Auguste de Saint-Hilaire entre dans de nombreux détails sur l’exploitation des mines et sur les produits métalliques, mais il donne des renseignemens statistiques de la plus haute importance pour les voyageurs qui lui succéderont ; il est le premier qui ait désigné aussi clairement les distances, qui ait établi le mouvement de la population dans certains districts à peu près inconnus. L’état administratif, le produit de l’impôt, la manière dont cet impôt se perçoit, la situation politique et religieuse des habitans de l’intérieur, leur mode d’existence, les améliorations qu’on peut leur faire subir ont été dans ce voyage l’objet de l’examen le plus mûr et le plus consciencieux.

  1. Ces importantes observations ont été principalement consignées dans un ouvrage que nous avons lu avec le plus vif intérêt.

    Voyez Plantes usuelles des Brésiliens, par M. A. de Saint-Hilaire, A. de Jussieu et Cambessèdes, in-4o, 75 pl.

  2. Vers le même temps, et seulement à quelques années de distance, M. le contre-amiral Roussin, exécutait le long des côtes ses immenses